Pédagogie ou andragogie ?
Malcolm Knowles était convaincu que l’apprentissage d’un adulte se différencier de celui de l’enfant. Il a proposé le terme d’andragogie, existant déjà au moment de l’antiquité. Elle vient du grec : andros (homme) et agogos (guide). Contrairement à la pédagogie, qui concerne l’éducation des enfants, elle se concentre sur les spécificités de l’apprenant adulte, qui possède déjà une expérience de vie et des connaissances.
Pour Roger Mucchielli, l’adulte est ancré dans le réel, il a des responsabilités professionnelles et familiales (actuelles ou à venir), il aspire à une destinée qui lui est propre. Il a un donc profil spécifique, nécessitant une approche particulière si on souhaite le former.
L’andragogie s’axe donc sur l’autonomie, la responsabilisation, et l’implication active de l’apprenant à partir de ses expériences de vie.
De la conception à l’animation, le formateur doit prendre en considération cette approche pour offrir un environnement stimulant.
Aujourd’hui, deux grands styles de formateurs se distinguent : le formateur transmetteur et le formateur facilitateur.
Le formateur transmetteur :
Le formateur transmetteur adopte une approche traditionnelle, centrée sur lui, en tant qu’expert du savoir. Il occupe le rôle principal dans la formation et est perçu comme la source d’information. Son rôle est d’exposer les contenus, de structurer les connaissances et de les délivrer aux apprenants. Ce processus est plutôt unidirectionnel, où l’interaction et la participation active sont réduites. L’apprenant est dans une position plus passive, recevant le savoir sans nécessairement l’expérimenter ou le remettre en question. Cette méthode est avantageuse et efficace, lorsque le groupe est homogène (même niveau de connaissance, même demande…) et que l’information doit être transmise rapidement et de manière précise. En revanche, elle est complètement inadaptée si ces conditions ne sont pas réunies.
Le formateur facilitateur :
Le formateur facilitateur, quant à lui, adopte une approche plus participative et interactive. Son rôle principal est de guider, d’accompagner et de soutenir l’apprenant dans la construction de ses propres savoirs. Le formateur facilitateur crée un environnement stimulant où l’apprenant devient acteur de son apprentissage. Il encourage les échanges, les réflexions, et valorise l’expérience de chacun. Le formateur facilitateur pose des questions, organise des activités collaboratives et des discussions, afin que les apprenants puissent s’approprier les concepts. Ce style correspond davantage aux principes de l’andragogie, où l’autonomie et l’expérience jouent un rôle central dans l’apprentissage. L’avantage de cette approche est l’application en milieu hétérogène (capacités et attentes différentes), l’instauration d’une transmission par les pairs/ entre apprenants (apports complémentaires à ceux du formateur). Cette approche permet donc une interaction entre le groupe et l’individu offrant un épanouissement réciproque.
En conclusion, le formateur transmetteur est celui qui offre des connaissances de manière descendante, tandis que le formateur facilitateur permet un apprentissage actif, centré sur l’expérience de l’apprenant, ce qui atténue la verticalité (sachant/apprenant).
